Ic construction re2020 : comment calculer l'impact carbone du bâtiment

L'IC construction représente un axe clé de la RE2020, aux côtés de la performance énergétique et du confort d'été. Introduit en 2022, cet indicateur nécessite une analyse du cycle de vie (ACV) pour évaluer et diminuer l'impact carbone des bâtiments neufs. Ce guide détaille sa définition, son mode de calcul, les seuils applicables jusqu'en 2028 ainsi que les solutions techniques permettant de respecter - voire dépasser - les exigences réglementaires tout en optimisant les coûts.

IC construction et indicateurs RE2020

L'IC construction mesure les émissions carbone générées pendant la construction d'un bâtiment neuf, des fondations aux finitions. Cet indicateur, exprimé en kg CO₂e/m² de surface de référence, prend en compte tous les matériaux, équipements et activités sur chantier. Il est obligatoire pour tout projet soumis à la RE2020.

Qu'est-ce que l'IC construction ?

L'IC construction (définition) quantifie l'impact environnemental des matériaux et équipements d'un bâtiment, incluant leur fabrication, transport et mise en œuvre ainsi que les émissions du chantier. Le calcul couvre les phases A1 à A5 du cycle de vie, plus une partie de la phase C (hors démolition et dépollution du terrain).

Différences ICC, ICE et Stock C

Ces trois indicateurs complémentaires évaluent différents aspects environnementaux :

1. ICC (IC Construction) : empreinte carbone des matériaux et du chantier (kg CO₂e/m²)
2. ICE (IC Energie) : émissions sur 50 ans liées aux consommations d'énergie
3. Stock C : carbone stocké dans des matériaux biosourcés comme le bois

Leur combinaison dans l'IC Bâtiment et l'IC Projet offre une vision complète de la performance environnementale. Par exemple, une ossature bois réduit l'ICC tout en augmentant le Stock C, tandis qu'un système performant diminue l'ICE.

Ces indicateurs, documentés dans le fichier XML réglementaire, garantissent la conformité RE2020 et facilitent les contrôles en fin de chantier.

Périmètre et lots couverts

L'IC construction concerne 13 lots principaux représentant 90% de l'empreinte carbone : structure, enveloppe, isolation, équipements techniques, VRD... Chaque matériau est quantifié via ses données FDES/PEP issues de la base INIES.

Une étude complète fournit :

1. Le fichier XML réglementaire
2. Les calculs thermiques (Bbio, Cep...)
3. Les résultats ICC et ICE

Exemple : une maison individuelle présente typiquement 640 kg CO₂e/m² d'ICC et 160 kg CO₂e/m² d'ICE. Ces références permettent de comparer les solutions constructives.

En savoir plus sur l'IC construction et la RE2020 offre une vision globale de ces obligations.

Méthode de calcul ACV et impact

Notre approche s'appuie sur une analyse du cycle de vie dynamique étalée sur 50 ans, prenant en compte la pondération temporelle des émissions de gaz à effet de serre. Cette méthode de calcul répond parfaitement aux critères RE2020 en mesurant précisément l'impact énergétique et carbone global du projet, tout en conservant l'ensemble des données requises par les autorités.

Étapes pratiques du calcul

La première phase de l'IC construction calcul consiste à définir la surface de référence (SHAB, SU ou SdP) en fonction de l'usage du bâtiment et à délimiter précisément le périmètre du projet. Nous inventorions ensuite les quantités de matiériaux et équipements à partir des documents techniques, en détaillant chaque élément structurel : fondations, murs, isolation, menuiseries, systèmes de chauffage et réseaux divers.

Chaque composant est associé à ses caractéristiques environnementales issues de la base INIES, avec priorité donnée aux FDES ou PEP vérifiés. Notre méthode transforme l'ACV statique en une ACV dynamique grâce à la pondération temporelle imposée par la RE2020. Le calcul final s'effectue selon la formule : IC = Σ(quantité × impact unitaire × pondération) / surface. Cette démarche assure une parfaite cohérence des résultats et permet une comparaison objective entre différentes solutions techniques.

Outils compatibles RE2020

Nous utilisons des logiciels certifiés par le ministère pour réaliser l'ACV dynamique et produire le fichier RSENV réglementaire : Elodie, Pleiades ACV, One Click LCA, ClimaWin ou Cypetherm. Ces outils intègrent automatiquement la base INIES actualisée, les coefficients de pondération temporelle et toutes les exigences de la RE2020.

Chaque logiciel permet de saisir précisément les quantités par lot, d'attribuer les FDES/PEP correspondants et de simuler plusieurs scénarios. Par exemple, nous comparons systématiquement différents types de structures (béton traditionnel, béton bas carbone ou géopolymères) pour évaluer leur influence sur l'IC construction et orienter les choix architecturaux.

Toutes nos hypothèses sont rigoureusement documentées : distances de transport, durée de vie des composants, taux de remplacement et scénarios de fin de vie. Cette transparence assure la crédibilité du dossier administratif et facilite les éventuelles mises à jour lorsque les matiériaux changent en cours de chantier, garantissant ainsi la fiabilité sur l'ensemble du cycle de vie.

Traçabilité et livrables

Avant le dépôt de permis, nous produisons le fichier RSENV et l'attestation RE2020 attestant du respect des indicateurs clés (Bbio, Cep, IC construction...). Ces documents regroupent toutes les données de calcul, les hypothèses retenues et les résultats obtenus, permettant un examen complet par l'administration.

En phase de chantier, nous procédons systématiquement à une mise à jour du RSENV lorsque des écarts significatifs apparaissent entre le projet initial et la réalisation (changement de matiériaux, d'équipements ou de techniques). Cette mise à jour garantit que l'attestation finale correspond exactement au bâtiment livré, sécurisant ainsi la réception et la satisfaction des futurs usagers.

Modulation et réglementation ic construction

La RE2020 prévoit un seuil d'impact carbone (ic construction) ajustable en fonction des spécificités de chaque projet. Ces lignes expliquent comment calculer l'ic construction max, les particularités concernant le photovoltaïque et les infrastructures, ainsi que les obligations de justification et de vérification.

Comment se calcule l'ic construction max

La formule réglementaire pour déterminer l'ic construction max d'un bâtiment est : Ic_max = Ic_max_moyen × (1 + Micombles + Misurf_moy + Misurf_tot) + Migéo + Miinfra + Mivrd + Mipv + Mided. Chaque paramètre prend en compte des facteurs techniques ou locaux pouvant augmenter légitimement l'impact environnemental du projet.

1. Micombles : Bonus pour les combles aménagés nécessitant plus de matériaux structurels et isolants.
2. Misurf_moy et Misurf_tot : Coefficients qui favorisent les bâtiments compacts en fonction de la surface moyenne des logements et de la surface totale.
3. Migéo : Ajustement pour l'altitude, la zone climatique et les difficultés d'approvisionnement en milieu montagneux.
4. Miinfra : Majoration pour fondations profondes ou parkings souterrains, limitée à 40 kg CO₂e/m² pour réduire l'impact carbone.

Ainsi, un bâtiment en montagne avec de petites surfaces et des parkings enterrés aura un ic construction max plus élevé qu'un immeuble compact en plaine. Nous calculons ces modulations dès les premières esquisses pour garantir le respect du seuil ACV RE2020 et assurer la bonne marche du projet.

Règles spécifiques PV et infrastructures

Le photovoltaïque (lot 13) suit une règle particulière : si son impact carbone (Ic_lot13) ne dépasse pas 20 kg CO₂e/m², le coefficient Mipv est nul. Au-delà, Mipv correspond à Ic_lot13 - 20, permettant ainsi d'intégrer des installations solaires ambitieuses sans pénaliser le projet.

Pour les infrastructures comme les fondations ou les parkings, le coefficient Miinfra plafonne l'impact supplémentaire à 40 kg CO₂e/m². Cela encourage l'optimisation des matériaux et techniques de construction pour minimiser les émissions.

Dossier de preuve et contrôles

Nous constituons un dossier complet incluant :

1. Le rapport ACV détaillé
2. Les fiches FDES/PEP des matériaux
3. Les distances de transport et hypothèses de durée de vie
4. Un mémo expliquant le calcul de chaque coefficient (Micombles, Migéo...)

Ce dossier accompagne l'attestation RE2020 jointe au permis de construire. Les autorités peuvent vérifier la validité des données et des modulations appliquées. En cas d'anomalie, l'attestation est refusée, retardant la réception du bâtiment. Nous mettons donc à jour le RSENV en fin de chantier pour garantir la conformité avec la construction réalisée.

Seuils RE2020 et indicateurs 2025

La réglementation environnementale RE2020 établit une feuille de route ambitieuse pour réduire progressivement les seuils carbone entre 2022 et 2031. Ce cadre réglementaire détaille les objectifs à atteindre dès 2025, tout en fournissant des indicateurs concrets pour préparer les futures étapes, optimiser le choix des matériaux et assurer la conformité des projets de bâtiment.

Quelles valeurs pour 2025

L'exigence du IC construction seuil 2025 marque un durcissement significatif par rapport à 2022. Les valeurs maximales moyennes évoluent ainsi :

1. Maisons individuelles : 530 kg CO₂e/m² (vs 640 en 2022)
2. Logements collectifs : 650 kg CO₂e/m² (vs 740)
3. Bureaux : 810 kg CO₂e/m² (vs 980)
4. Enseignement : 770 kg CO₂e/m² (vs 900)

Cette baisse de 10 à 15 % impose une réflexion approfondie sur les matériaux bas carbone dès les premières esquisses. Un logement collectif conforme en 2022 (700 kg CO₂e/m²) devra ainsi être repensé pour respecter le nouveau seuil carbone de 650 kg CO₂e/m² - ce qui implique souvent de revoir la structure en béton et les solutions d'isolation.

Anticiper 2028 et 2031

La trajectoire 2028 continue de renforcer les exigences avec des valeurs indicatives :

1. Maisons : ~475 kg CO₂e/m²
2. Logements collectifs : ~580
3. Bureaux : ~710
4. Enseignement : ~680

Le cap 2031 cible des réductions d'environ 35% par rapport à 2022, un changement structurel pour la performance environnementale des bâtiments.

Intégrer ces objectifs dès la conception permet :

1. De garantir la conformité à la réglementation
2. D'éviter des modifications coûteuses en cours de projet
3. D'améliorer l'attractivité environnementale du bâtiment

Notre recommandation : comparer systématiquement plusieurs options techniques (ossature bois, béton allégé, matériaux bas carbone) tout en analysant les indicateurs clés (ICC, ICE, coût global) pour maintenir l'IC construction sous les futurs seuils carbone.

Stratégies d'impact bas carbone

Pour réduire l'IC construction, il est essentiel d'agir simultanément sur trois leviers : la sélection des matériaux, l'optimisation de la conception et l'organisation des chantiers. Nous présentons ici les stratégies clés, les outils disponibles et les livrables qui vous permettront d'atteindre vos objectifs de construction bas carbone tout en respectant la RE2020. Toutes les données recueillies alimentent une analyse du cycle de vie précise pour guider vos choix vers une meilleure performance environnementale.

Matériaux et réemploi

La sélection de matériaux à faible empreinte carbone constitue le premier levier de réduction carbone : bois certifié, ouate de cellulose, chanvre pour les biosourcés; terre crue et pierre locale pour les géosourcés; bétons innovants comme les CEM III ou géopolymères. Le réemploi d'éléments structurels ou de finition permet de diminuer drastiquement l'IC, puisqu'on ne comptabilise alors que le transport et la pose - l'impact initial des matériaux étant nul.

Nous comparons systématiquement plusieurs solutions pour chaque poste important : dalles traditionnelles versus bétons bas carbone, isolants synthétiques contre isolants biosourcés, menuiseries PVC ou bois-aluminium. Ces études s'appuient sur des FDES spécifiques provenant de la base INIES, permettant de quantifier précisément les gains en impact carbone et de justifier chaque choix technique auprès des maîtres d'ouvrage.

1. Ossature bois : les structures en CLT ou ossature bois stockent le carbone tout en réduisant l'ICC de 20 à 40% par rapport au béton armé.
2. Bétons alternatifs : incorporation de laitiers ou cendres volantes permettant de diminuer l'empreinte carbone de 30 à 50%.
3. Isolants naturels : ouate de cellulose ou fibre de bois offrent d'excellentes performances thermiques avec un très faible impact environnemental.

L'utilisation de données environnementales spécifiques plutôt que par défaut est cruciale : les valeurs par défaut appliquent un coefficient pénalisant qui augmente artificiellement l'IC calculé. Nous accompagnons les professionnels pour obtenir les FDES nécessaires, optimisant ainsi à la fois le bilan carbone et la conformité réglementaire.

Conception et chantier sobres

L'optimisation matériaux commence dès la phase de conception : volumes compacts, suppression des éléments superflus, réduction des épaisseurs et fondations adaptées au sol. Cette approche diminue la surface de l'enveloppe, limite les quantités de matériaux nécessaires tout en améliorant la performance énergétique (Bbio) et le confort des occupants.

Notre méthode intègre également une logistique de chantier optimisée : approvisionnements locaux, livraisons coordonnées, préfabrication en atelier réduisent significativement les émissions liées aux transports et engins. Les techniques de construction sèche (ossature bois, systèmes à sec) génèrent moins de déchets et d'émissions que les procédés traditionnels.

La gestion rigoureuse des déchets (tri, recyclage, réemploi) contribue également à réduire l'IC construction. Ces dispositions sont formalisées dans les documents contractuels (CCTP) pour garantir leur mise en œuvre effective et permettre un suivi complet jusqu'à l'attestation finale de conformité.

Livrables et ressources 2025

Nos livrables incluent : l'étude RE2020 complète, l'analyse du cycle de vie (ACV), le fichier XML RSENV contenant tous les indicateurs (ICC, ICE, Bbio...) et les attestations nécessaires pour le permis de construire. Notre guide 2025 explique en détail la méthode, les nouveaux seuils carbone, les exigences du Cep et le bonus biosourcé. Consultez notre guide 2025 pour maîtriser l'IC construction.

Nous fournissons également des outils pratiques : tableaux de quantités simplifiés, grilles de contrôle, modèles de FDES/PEP et fiches synthétiques par corps d'état. Ces ressources permettent aux professionnels comme aux particuliers de piloter efficacement la performance environnementale de leur projet et de valoriser leur démarche de construction bas carbone.